Couleur et contrastes : Les sept contrastes selon Itten

Le contraste de la couleur en soi :

Pour le représenter, il est possible d'employer n'importe quelle couleur pure et lumineuse. Il faut au moins trois couleurs franches bien différenciées. Il en résulte un effet puissant, coloré et multicolore. L'effet sera le plus fort avec les couleurs primaires. Plus les couleurs seront mélangées, moins le résultat sera vif. La présence du ton « noir » accentuera les contrastes.

Ce contraste est fréquent dans les arts populaires, les vitraux ainsi que chez de nombreux peintres.

Le contraste clair-obscur :

Le contraste clair-obscur, c'est le contraste du blanc et du noir totalement opposés. Entre ces extrêmes, s'étend une infinité de tons gris clairs et foncés. Le nombre de degrés de gris différents dépend de la sensibilité de chacun et de l'acuité de l'oeil. Il est important de connaître les différentes valeurs des couleurs pures et de les comparer à douze tons de la gamme des gris qui s'échelonnent du blanc au noir. A chaque gris correspond des valeurs colorées de même intensité. Par exemple, le jaune pur correspond au quatrième degré de gris, le bleu au neuvième etc... La photographie en noir et blanc transcrit la diversité des tons contenus dans les couleurs. Si tous les tons sont d'égale intensité leur traduction en valeurs donnera une photo en gris uniforme.

Le contraste chaud-froid :

Dans le cercle chromatique, le jaune et le violet forment le contraste clair-obscur le plus fort. Le pôle rouge-orangé/bleu-vert constitue le contraste chaud-froid maximum. Les couleurs allant du jaune au violet-rouge sont considérées comme chaudes. Celles allant du jaune-vert au violet sont froides. On remarque aussi que les couleurs complémentaires produisent entre elles un contraste chaud-froid maximum.

Le contraste chaud-froid permet de suggérer des effets liés à l'éloignement et au rapprochement. En effet, les objets situés dans le lointain paraissent toujours plus froids, plus bleutés à cause des couches d'air intercalées.

Le contraste des complémentaires :

Les couleurs complémentaires donnent par mélange un gris neutre. Ces couleurs sont opposées sur le cercle chromatique mais juxtaposées, elles s'éclairent et se mettent en valeur mutuellement. Mais mélangées, elles se détruisent en produisant une couleur neutre. Il existe un phénomène tout à fait intéressant (faites l'expérience) : notre œil exige la couleur complémentaire et si celle-ci ne lui est pas donnée, il la fabrique lui-même. Si vous fixez intensément une tache verte pendant une dizaine de secondes et que vous regardez immédiatement après une feuille blanche, vous verrez apparaître sur celle-ci une tache rouge, complémentaire du vert. Généralement, les tableaux fondés sur le contraste des complémentaires utilisent comme tons de transitions les mélanges issus de ces complémentaires.

Le contraste de qualité :

Par qualité de couleur, on entend le degré de pureté ou de saturation des couleurs. Une couleur peut être saturée par l'ajout de blanc ou de noir. Dès qu'une couelur pure est éclaircie ou obscurcie, elle perd de son éclat et de sa luminosité.Le contraste de qulaité est donc celui qui existe entre une couleur pure et la même teinte plus ou moins saturée.

Le contraste de quantité :

Il concerne les rapports de grandeur de deux ou plusieurs couleurs.
Pour faire un tableau équilibré, nous pouvons nous poser la question suivante : quel est le rapport quantitatif entre les couleurs que nous devons utiliser? Goethe a inventé des rapports numériques entre les couleurs basées sur les longueurs d'onde des rayons visibles de la lumière.

Les valeurs de lumière établies par Goethe sont : jaune;9 : orange;8 : rouge;6 : vert;6 : bleu;4 : violet;3. On transforme alors ces valeurs de lumière en tache de couleurs pour en faire un tableau harmonieux. Ainsi, comme le jaune est trois fois plus lumineux que le violet, il doit occuper une surface trois fois plus petite que sa complémentaire. L'orange l'est deux fois moins que le bleu et le vert et le rouge ont des valeurs d'égale luminosité. Si une touche de jaune doit avoir de l'importance parmi des tons clairs, cette touche devra être plus grande que si elle devait se détacher sur un fond plus foncé. Les rapports quantitatifs doivent se fonder sur les effets relatifs de la force des couleurs.

Dans la pratique vous pourrez considérer pour simplifier :

Le contraste de valeur :

c'est celui dans lequel la couleur n'intervient pas. Par exemple, un noir à côté d'un blanc, un jaune clair à côté d'un jaune foncé. Il s'agit en fait d'un contraste d'intensité.

Le contraste de couleur :

c'est un contraste fondé sur la différence qui existe entre deux couleurs. Par exemple, un jaune et un bleu.

Contrastes de couleur maximum :

c'est celui fourni par la juxtaposition de deux complémentaires entre elles.
Une couleur projette sur la nuance voisine sa propre complémentaire : dans la pratique cela veut dire que si je place une forme verte sur un fond bleu, cette forme verte semblera plus jaune (le jaune étant la complémentaire du fond bleu). Cette loi découverte par le physicien Chevreul est très importante pour le peintre dans la mesure où elle permet de créer des « sensations » différentes suivant les fonds choisis pour mettre en valeur un sujet donné.